

Commission internationale
des Grands Barrages




Barrages au Mexique
Les Grands Barrages sont des chefs-d’œuvre d’ingénierie hydraulique qui ont joué un rôle crucial dans le développement du Mexique. Tout au long de son histoire, le Mexique a construit un héritage impressionnant de barrages qui reflètent à la fois l’évolution de la technologie et la capacité du pays à relever les défis liés à l’eau.

La grande histoire de l'eau au Mexique
L’histoire de l’eau au Mexique est un récit de respect, d’adaptation et d’innovation, qui a évolué depuis les temps ancestraux jusqu’à aujourd’hui.
Des civilisations telles que les Aztèques, les Mayas et les Teotihuacans comprenaient déjà l’importance de gérer cette ressource vitale. Elles ont développé des techniques avancées pour leur époque, comme les chinampas et les terrasses agricoles, permettant une utilisation durable de l’eau pour l’agriculture et l’approvisionnement de leurs communautés.
Avec l’arrivée de l’ère moderne, le pays a commencé à construire des infrastructures hydrauliques de plus grande envergure. Sous le Porfiriat, sont nés les premiers districts d’irrigation le long des rivières Yaqui, Mayo, Nazas et dans la vallée de Mexicali, souvent impulsés par des initiatives privées. Ces structures ont ensuite été étendues par le gouvernement fédéral, marquant le début d’une époque de grands projets. Dès 1550, le lac de Yuriria fut endigué par le bord de Tavamatacheo, et aux XVIIIe et XIXe siècles furent construites des barrages majeurs comme El Saucillo à Aguascalientes (1730) et Ñadó dans l’État de Mexico (1800), principalement destinés à l’irrigation.
À la fin du XIXe siècle, des barrages en maçonnerie gravitaire apparurent, comme celui de Belén au Guanajuato (1874) et El Peinado au Chihuahua (1891), tirant parti des avancées technologiques de l’époque. Au début du XXe siècle, le Mexique élargit la portée de ses travaux hydrauliques, avec des barrages comme Santa Cruz à Zacatecas (1901) et San José à San Luis Potosí (1905), destinés à l’approvisionnement et à l’irrigation — se distinguant comme les premiers projets visant à améliorer la vie urbaine et agricole. En 1889, Batopilas, au Chihuahua, vit naître la première centrale hydroélectrique du Mexique, avec une capacité de 22 kilowatts. Deux décennies plus tard, la Mexican Light and Power Company lança des projets tels que les barrages de Tenango et Necaxa, atteignant 31 500 kilowatts, ouvrant la voie à la production d’énergie propre à grande échelle.
Le XXe siècle fut marqué par un essor dans la construction de barrages pour répondre aux besoins croissants en agriculture, industrie et énergie. Des ouvrages comme Grijalva, Chicoasén et La Angostura, construits entre les années 1970 et 1980, devinrent des symboles de modernité, conçus non seulement pour contrôler les cours d’eau et générer de l’énergie, mais aussi pour transformer le paysage et améliorer la vie de millions de Mexicains. Cependant, le temps a aussi révélé des défis : inondation de terres fertiles, déplacement de communautés et impacts sur les écosystèmes locaux ont mis en lumière la nécessité d’approches plus responsables.
Dès les années 1970, une conscience environnementale croissante a amené à remettre en question le modèle de développement basé sur les grandes infrastructures hydrauliques, en recherchant des alternatives durables équilibrant besoins humains et préservation de l’environnement. Aujourd’hui, le changement climatique, la pénurie d’eau et la demande énergétique poussent ingénieurs et scientifiques à concevoir des technologies plus efficaces. Des petites centrales hydroélectriques aux systèmes de stockage d’énergie et à la restauration des écosystèmes, le Mexique continue d’innover dans la gestion responsable de ses ressources en eau.
L’histoire des barrages au Mexique se poursuit. Et bien que les défis soient désormais plus complexes, ces projets restent essentiels au développement national. Néanmoins, leur planification et leur exploitation doivent tenir compte des impacts à long terme, dans l’objectif de construire un avenir où l’eau reste une ressource vivante, durable et accessible à tous.

